La tonnellerie bourguignonne
Bois et vin : un heureux mariage en Bourgogne
«Sorti tout droit des plus belles forêts françaises, le bois de nos tonneaux va donner ce parfum incomparable qui forge le caractère du vin ». Jadis, le volume de fabrication de tonneaux étaient moindre, les vignerons conservant plus longtemps ceux qu’ils possédaient. Mais on s’est aperçu que les fûts neufs donnaient au vin un parfum bien particulier. La méthode de conservation a donc évolué et le vin vieilli en fût de chêne satisfait de plus en plus d’amateurs. Claude Gillet, tonnelier installé à Saint-Romain, au cœur de la Bourgogne, a toujours été convaincu du rôle essentiel de la tonnellerie artisanale dans l’élaboration des grands vins. Il a donc choisi de maîtriser toutes les étapes de la fabrication, à commencer par le choix des bois, et ses merrains proviennent des chênes de qualité des Vosges, du Limousin, et, bien sûr, de Bourgogne. Fendues dans le sens du fil, les douelles obtenues garantissent une excellente étanchéité et vont sécher à l’air libre de 18 à 24 mois afin de les purger de leur sève. La fabrication peut alors commencer : le dolage, qui donne un arrondi à la face extérieure, le jointage, ou taillage en biseau des bords des douelles, le fléchage de ces douelles qui consiste à les rendre plus étroites à leurs extrémités… L’assemblage intervient ensuite et le cintrage est réalisé à l’aide de chauffage au bois dans un petit brasero placé au centre de la pièce. Puis enfin le cerclage et l’ajout des fonds, ou fonçage. Ultime opération, le raclage, ou ponçage, qui redonne au bois sa douceur et sa délicatesse. Le fût est alors prêt pour recevoir les plus grands crus… à la qualité desquels il contribue ! Le savoir-faire viticole français a favorisé l’émergence de nouveaux producteurs aux quatre coins de la planète. Claude Gillet, fils et fille, y participent puisque la moitié des tonneaux fabriqués à Saint-Romain est destinée à l’exportation.
Reportage Outback Images - Texte Paul-André Coumes, photos Paul-André Coumes