Les radeliers de la Durance...
une histoire de passionnés
Fêtes de la Durance- L’Argentière-la-Bessée Chevauchant les eaux tumultueuses de la rivière, affrontant les rapides déchaînés et les eaux gonflées par la fonte des neiges des sommets voisins, les équipes de radeliers conduisent leurs trains de bois, des billes coupées dans les forêts du haut-Embrunais, tout comme le faisaient autrefois leurs anciens. Un périple toujours risqué de près de 260 km jusqu’à la Méditerranée ! Dans les Hautes-Alpes, la Durance permettait autrefois le transport des bois jusqu’à la Méditerranée et l’activité professionnelle de radelier, souvent oubliée par les historiens, donnait un métier aux hauts-alpins de l’Embrunais, du Queyras et du Buëch. Durant des siècles, les forêts domaniales de Durbon et de Boscodon, ainsi que les forêts du Queyras, fournissaient en sapins, épicéas, mélèzes, pins cembros… les grandes agglomérations de Provence et les chantiers navals de la Méditerranée, en particulier ceux de Toulon. Consommé en grande quantité pour le chauffage, utilisé comme matériau de construction (dans les arsenaux Louis XIV par exemple), ou encore comme combustible nécessaire au fonctionnement des usines, le bois était charrié sur la Durance, assemblé en radeaux conduits par les « radeliers », de véritables marins de rivière. L’avènement du chemin de fer, le passage du bois à l’électricité ainsi que l’aménagement de la Durance (barrage de Serre-Ponçon), ont fait disparaître peu à peu ce métier ancestral. Créée en 1993, la première association française de radeliers s’est engagée à travailler à la réhabilitation historique du métier de radeliers, fêtés encore aujourd’hui, tous les ans au mois de juin, lors d’une grande reconstitution historique. Un spectacle à ne pas manquer !
Reportage Outback Images - Texte Corinne Bruno et Jean-Claude Chantelat, photos Bertrand Bodin