Fauconnerie et autourserie...ou l'art de la chasse au vol
La fauconnerie, une activité classée au Patrimoine Naturel Immatériel de l'Humanité
Autrefois nommé le « déduit d’oiseaux », l’art de la chasse au vol est une chasse dont l’origine se perd dans la nuit des temps; pratiquée de façon ininterrompue en Europe depuis un millénaire, son déclin est survenu à la suite de l’apparition du fusil qui rendait la capture d’une proie plus facile que par l’affaitage et l’entretien des oiseaux de chasse. Malgré tout, quelques passionnés ont réussi à maintenir vivace ce passé immémorial et à transmettre une tradition qui connait un essor nouveau depuis une trentaine d’années.Découverte.
De nos jours, affaiter un oiseau de vol se fait à peu près comme il en allait au 13e siècle ; maintenant comme alors, il faut apprivoiser un oiseau farouche que l’on doit habituer peu à peu à la présence de l’homme et les gestes à répéter pour en faire un auxiliaire de chasse sont hérités du passé, comme l’équipement et les accessoires, quelques raffinements mis à part, notamment en matière de radiopistage.
La chasse au vol est divisée en deux modes de chasse : haut-vol et bas-vol. Pour le haut-vol, les fauconniers utilisent les rapaces à ailes longues, les faucons, qui montent au-dessus de la proie gibier, et, lorsqu’ils ont le dessus, se laissent glisser ou tomber sur elle ; ils attaquent et prennent essentiellement leur proie en vol. Pour le bas-vol, on utilise des oiseaux à ailes courtes, autours, buses, aigles… qui se jettent directement sur leur proie en droite ligne ; partant du poing du chasseur (l’autoursier, le butéonier ou l’aiglier), ils attaquent leur proie indifféremment en vol ou au sol.
Avant d’être en mesure de chasser, l’oiseau doit être armé, c’est-à-dire muni de différents accessoires : les jets, fines lanières de cuir aux pattes qui permettent de le tenir sur le poing une longe, des sonnettes pour le repérer grâce à leur tintement, et un chaperon, petit heaume de cuir coiffant la tête de l’oiseau pour l’empêcher de voir. Vient ensuite l’affaitage destiné à familiariser l’oiseau avec son maître ; c’est au cours de ces exercices que s’établit cette relation particulière faite d’une très forte complicité et de sensibilité entre deux grands chasseurs, l’homme et le rapace.
Une complicité privilégiée que l’on retrouve dans l’action de chasse elle-même, entre le faucon qui vole d’amont, là-haut, tout là-haut, attendant que le maître et son chien d’oysel lui servent un gibier, et l’homme, en bas, qui se perd en béate extase les yeux dans les nuages, émerveillé devant ce spectacle étonnant et sublime d’un point dans le ciel qui attend…