La chanson enfantine des Trois petits cochons a fait de la paille le pire matériau pour construire sa maison. Mais la chanson a changé : aujourd’hui la maison de paille est non seulement réhabilitée, mais encouragée pour ses qualités écologiques.
Les maisons d’autrefois étaient construites avec les matériaux disponibles localement. Avec l’avènement du béton, du métal, du verre et du plastique, construire une maison revient à faire venir de loin et à grands frais des matériaux fabriqués industriellement. D’où l’idée de revenir à des matériaux de proximité et parfaitement naturels comme le bois et la paille.
La maison à ossature bois, pratiquée au Moyen-Age en Europe, est revenue aujourd’hui par l’Amérique, où les charpentiers font office de maçons. Au Québec, on les appelle « compaillons », c’est-à-dire des compagnons qui construisent des maisons en paille. Ces « compaillons » ont débarqué en France et multiplient les chantiers dans toutes les régions.
La technique, maintenant bien mise au point, consiste à monter d’abord une ossature en bois (de pays, bien sûr). Puis d’emplir les vides avec de la paille, matériau très bon marché et disponible partout. Les murs sont ensuite recouverts par des grands panneaux de bois, qui enferment la paille et constituent alors des murs parfaitement isothermes.
Le danger d’incendie ? Les constructions en béton qui brûlent doivent être détruites, comme les Twin Towers de New York. Les maisons de bois et paille ne brûlent jamais complètement et peuvent être réparées. C’est pourquoi on a construit en paille une école à Issy-les-Moulineaux et une bibliothèque à Montbéliard.