Dans les années 40, les vautours avaient presque disparu en France. Ils sont aujourd'hui de retour dans nos montagnes ! Leur histoire est celle d'un succès naturaliste.
Voir des vautours planer lentement dans le ciel est un spectacle impressionnant. L'espace d'un instant, un ballet aérien silencieux et apaisant capte le regard. Dans les Pyrénées, le Massif Central,
en Corse et dans les Alpes, les grands rapaces donnent de la vie aux montagnes. C'est là qu'ils construisent leurs nids et survolent leur territoire à la recherche de nourriture : ils mangent
principalement des carcasses de brebis. Indispensable chaînon d'un cycle naturel, ils sont les « éboueurs de la nature ». Mais le Vautour Fauve, le Vautour Moine et le Gypaète Barbu sont des « miraculés » de la biodiversité française. Victimes de la chasse et des changements du pastoralisme, ces grands oiseaux ont vu leurs populations décliner de façon alarmante. Ils auraient disparu si des hommes n'avaient pas eu l'idée folle de les réintroduire dans leur milieu d'origine.
Au coeur d'un projet fou
L'histoire de la réintroduction des vautours a commencé en juin 1971 dans les Grands Causses, d'où ils avaient disparu. Cette année-là, des scientifiques tentent une première mondiale : relâcher des
Vautours Fauves dans les gorges de la Jonte, dans l'espoir que les oiseaux s'y installent et s'y reproduisent. Il aura fallu dix ans pour que l'expérience fonctionne. Des jeunes vautours importés d'Espagne ou nés dans des zoos européens, sont gardés dans des immenses volières installées au-dessus des gorges. Soignés et nourris pendant plusieurs années, ils sont progressivement relâchés dans les falaises... jusqu'à ce qu'ils décident de s'implanter dans la région.
Vers de nouvelles conquêtes
Suivant cette méthode et quelques autres variantes, des Vautours fauves, des Vautours moines et des Gypaètes barbus ont été progressivement réintroduits dans plusieurs départements en France.
Aujourd'hui, les rapaces se réapproprient un peu partout leurs anciens territoires. Mais les populations encore fragiles, doivent toujours être renforcées. Les vautours sont suivis et surveillés de près par les scientifiques qui les protègent. Ils font encore l'objet de réintroductions. Avec l'espoir qu'enfin, il n'y ait plus lieu de s'inquiéter de leur disparition...
Où les voir et comment les reconnaître ?
Les Vautours ne fréquentent pas tous les mêmes régions. Mais ils sont tous faciles à observer dans la nature. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (www.lpo.fr) organise des sorties
accompagnées (avec prêt de jumelles et longue-vues) dans les Alpes, le Massif Central, les Pyrénées et les montagnes Corses.
Le Vautour Fauve, le plus grégaire
Cet oiseau vole souvent en petits groupes. De loin, on le reconnaît à sa silhouette fauve. De près, son long cou dénudé et sa collerette blanche rappellent la célèbre image des vautours de westerns.
Le Vautour Moine, le plus sombre
Légèrement plus grand que ses cousins, le Vautour Moine peut dépasser les 2,85 mètres d'envergure (contre 2,80 m pour le Vautour Fauve et le Gypaète Barbu). On le reconnaît à la couleur sombre de
son plumage brun foncé.
Le Gypaète Barbu, le plus spectaculaire
Le Gypaète Barbu a le dessus des ailes presque noir et le dessous du corps orangé. Aux jumelles, on l'identifie instantanément à ses sourcils et à sa barbiche noire.
Le Percnoptère d'Egypte, le plus petit
Ce petit vautour noir et blanc est un oiseau migrateur. Il part vers l'Afrique à la fin de l'été et ne revient en France qu'au printemps. Il est aussi le seul des quatre espèces de vautours françaises à ne pas avoir été réintroduit.