Aucun poisson de mer sauvage ne pourrait flatter nos papilles si des hommes courageux ne vouaient leur vie à la pêche. A l’image de la Méditerranée, le métier de marin pêcheur peut être merveilleux de beauté… ou terrifiant. Ce n’est qu’une fois embarqué avec ces hommes de la mer que l’on perçoit à quel point leur profession est exigeante, et nécessaire, à notre société.
Port du Grau-du-Roi, dans le Gard, 4h30 du matin. Beaucoup dorment encore, mais pour certains, il est l’heure de faire ronronner les moteurs et de prendre la route du large. Il y a les chalutiers, véritables monstres des mers, qui partent au large pour toute la journée ; mais il y a aussi ceux que l’on appelle les « petits pêcheurs », tous ces hommes qui chaque jour naviguent sur des embarcations à taille humaine, aussi frêles qu’intrépides. Le Marine-Flo est de ceux-là. Chaque matin, le bateau de pêche s’ébroue sous le commandement de Jérôme, son capitaine. Najib, le matelot de bord, est chargé quant à lui de préparer tout l’armement pour la pêche, filets, casiers et autres piègesdurant la demi-heure de navigation nécessaire pour se rendre sur les lieux de pêche.
Ce jour de pêche en mer est l’un de ceux dont on peut réellement profiter ; la mer est aujourd’hui disposée à donner du plaisir, tant par ses eaux calmes que par les couleurs magnifiques d’un lever de soleil languedocien. Elle sait aussi se montrer généreuse, répondant à tous les stratagèmes mis en œuvre par le Marine-Flo. Marbrés et daurades garnissent les filets tandis que les congres rejoignent le bord, piégés par des casiers spécialement conçus pour eux. Plus tard, avant de rentrer au port, nos pêcheurs remontent les poulpes, lovés un par un dans les pots disposés à leur intention sur les fonds marins.
La journée de pêche se termine par la vente à la criée et la remise en état du bateau. Parfois, la mer n’est pas aussi bienveillante, mais les « petits pêcheurs » assument courageusement leur devoir, nourrir les hommes…