Les stylos en bois de Pascal Choisy, artisan d’art Métier passion
Pascal Choisy est un amoureux du bois. Dans son atelier qui exhale mille parfums, il scie, découpe, sélectionne, perce, met en forme, sertit… Entre ses mains, de simples morceaux de bois deviennent stylos et autres porte-plumes aux veines changeantes, objets utilitaires que son épouse Babeth décore avec amour et passion de peintures de scènes champêtres qui en font autant de véritables œuvres d’art. Portraits. Menuisier de formation, Pascal Choisy a trouvé sa véritable vocation à l’occasion d’une recherche de bois d’ébène destiné à réaliser les pions noirs d’une table de marqueterie. S’étant rendu chez un négociant en bois précieux, il eut le coup de foudre, découvrant un univers dont il n’avait même pas rêvé, des bois de tous les horizons, de toutes les couleurs. Cette découverte allait changer sa vie et celle de son épouse Babeth en le poussant dans une voie royale, l’artisanat d’art, et plus précisément la création de stylos en bois. Le chemin est long pour créer de tels objets et nécessite de nombreuses étapes. Il faut tout d’abord trouver la pièce de bois qui ferait un beau stylo, dans la forêt, un jardin, un verger, voire un tas de bois de chauffage, une branche d’arbre cassé par la tempête, l’excroissance d’un bouleau ou d’un pommier… Et bien sûr, on peut aussi s’adresser à un marchand de bois exotiques pour des essences que l’on ne trouve pas en France. C’est dans ces pièces de bois que sont découpés les « carrelets » d’environ 25X25X130-150 mm selon leur veinage et leurs couleurs, entreposés ensuite sur des étagères où ils sécheront. S’empilent ainsi des dizaines et des dizaines de petits morceaux de bois qui embaument l’atelier des senteurs de cèdre, genévrier, ronce de thuya, lilas… ainsi que ces pures merveilles que sont la loupe d’Amboine, de palissandre du Honduras, de bois de fer d’Arizona et même de bouleau gelé de l’Arctique. S’y trouvent également des échantillons de nos forêts, loupes de chêne, de hêtre, de merisier, de noisetier, voire un morceau de poirier sauvage ayant subi les épreuves du temps. Vient ensuite la création proprement dite, le choix du « carrelet » selon le modèle de stylo choisi, le collage du tube de laiton, la mise en forme, le ponçage, la finition, le lustrage, le sertissage de la monture… C’est enfin la décoration qu’exécute Babeth avec ses peintures de scènes champêtres, de fleurs, d’animaux… Pascal Choisy ne se définit pas comme un artiste. Un ami sculpteur sur bois lui avait dit un jour : « La forme est déjà dans le morceau de noyer que tu vois là ; moi je vais juste la mettre au jour, je ne suis pas un artiste ». La chambre des métiers et de l’artisanat a classé Pascal Choisy comme « créateur d’instruments d’écriture » ; Babeth et lui auraient préféré « créateur de rêves » !
Reportage Outback Images - Texte Outback Images, photos Didier Guy