En hiver, pêchez le carnassier…

Pêcher en hiver peut surprendre le frileux, mais pêche solitaire et itinérante, ou partie de pêche avec un groupe d’amis également passionnés, autour d’un bon feu de bois et muni d’un solide casse-croûte, la traque hivernale des carnassiers, ces « dents de la rivière », et notamment du brochet, est le plus souvent l’occasion de souvenirs inoubliables. Et quand la réussite est là, avec un « bec » de plus d’1 mètre…

Traque du brochet principalement, cette pêche passionnante s’apparente à une chasse, mettant à l’épreuve les connaissances du pêcheur, son sens de l’eau, son adresse et la justesse de son instinct. Traditionnellement, la technique la plus couramment utilisée est le lancer ; elle se pratique surtout avec des cuillers argentées, dorées ou orangées, tournantes ou ondulantes, au poisson-nageur du type Rapala ou Beefreez, ou encore aux leurres souples, ou virgules (les twists) ; un détour dans un magasin d’articles de pêche témoigne de leur infinie diversité. La pêche au poisson mort manié est très efficace et demande un savoir-faire qui ne s’improvise pas ; manier le leurre sur le fond de l’eau, lui donner des à-coups pour simuler l’agonie d’un poissonnet-fourrage n’est pas évident. Quant à la pêche au vif, itinérante ou au posé - pêche traditionnelle des anciens -, elle garde ses adeptes ; moins sportive pour certains, elle est tout de même l’occasion de bons moments de convivialité au bord de l’eau… dans l’attente d’un « départ » toujours attendu ! Le choix des cannes a également son importance, chaque type de pêche requérant des cannes bien précises, des cannes très nerveuses pour animer correctement les leurres aux longues cannes - et aux montages le plus souvent « maison » - pour la pêche au posé.

Les terrains propices à cette chasse se trouvent partout en France, rivières, étangs, lacs, canaux… aux pêcheurs d’en lire les fonds, de détecter les repaires de la proie recherchée… et la meilleure façon de l’attaquer. Et si d’aventure, en lieu et place du brochet désiré, il vous arrive de débusquer un sandre – à la chair succulente – ou une belle perche - aux goûteux filets -, alors ne vous plaignez pas trop !

Reportage Outback Images : Texte Michel Winthrop, photos Jean-Claude Chantelat