Camejane, sur l’Aubrac, la tradition au coeur du buron
Seul buron en activité sur l’Aubrac,
Camejane doit sa renaissance à la passion d‘un homme, Jean-Claude Ramon. Cet agriculteur aveyronnais a racheté le buron, fermé depuis plusieurs années en 2007. L’année suivante, il relance l’activité fromagère. Un véritable succès… Bienvenue au buron de Camejane ! C’est une bâtisse en pierre, au toit couvert de lauzes, perdue au cœur des plateaux de l’Aubrac, au-dessus du village du même nom. Cette maison isolée, délaissée en hiver, reprend vie dès la fin du mois de mai. Jusqu’à la mi-octobre, elle accueille trois pensionnaires à temps plein, et pas n’importe lesquels. Ces hommes qui investissent les lieux sont des buronniers. Ce sont eux qui traient les vaches et fabriquent la fameuse fourme, ou fromage de vache Aubrac, dans ce lieu mythique, devenu incontournable dans la région. Les touristes se pressent pour admirer le travail de ces passionnés. Car, c’est bien de passion qu’il s’agit. La passion des bêtes. Ces gaillards, costauds, robustes, aiment parler à leurs vaches, caresser les veaux, les admirer. Malgré la rudesse du climat sur ces plateaux situés aux confins de l’Aveyron, de la Lozère et du Cantal, ils ne se plaignent jamais et sont sur le front, parfois dès cinq heures du matin, pour la traite. Et elles, sont là qui les attendent. Elles, ce sont les Aubrac. Aurore, Alizée, Anémone, Urbaine, Comtesse, Bijou, et le reste de la bande, dorment à la belle étoile, leur progéniture pas loin. C’est du lait de ces belles rouquines que provient le fromage. Le fameux trésor que gens du cru ou d’ailleurs affectionnent tant. La saison venue, ils viennent nombreux assister à sa fabrication, entièrement artisanale. Et ils reviennent encore et encore pour déguster la spécialité régionale, à base de tome fraiche. En famille, ou entre amis, assis autour d’une grande table en bois, chacun admire le fameux aligot qui s’étire dans le chaudron, grâce aux mains expertes de nos buronniers. Eux s’amusent autant que les clients, même si l’aligot, ils n’en mangent pas…
Reportage Outback Images : Texte Nathalie Girbal , photos Patrice Géniez, Nathalie Girbal, Jean-Claude Chantelat, Martial Colas et Thierry Vezon