Même les plateaux calcaires les plus secs refleurissent chaque année au printemps. Parmi les chênes kermès rampants, trop broutés par les chèvres, surgissent alors les fleurs de la garrigue, belles, parfumées, amoureuses du soleil.
Après l’incendie aussi la garrigue refleurit. C’est l’occasion pour le ciste et l’asphodèle de multiplier leurs fleurs blanches. Le ciste, buissonnant, produit de fragiles corolles blanches à cœur jaune qui se fanent vite. L’asphodèle, plante annuelle, dresses ses hampes fleuries droit vers le ciel. Près du littoral, c’est le royaume du romarin, du lentisque et de la salsepareille, cette ronce aux jolies feuilles en as de pique mais aux épines redoutables. Dans l’arrière-pays, c’est plutôt le domaine du thym, de la lavande et du genêt. Entre les pierres sèches des « restanques », ces terrasses où poussent la vigne et l’olivier, on voit se dresser les fleurs en gueule de loup du grand muflier, qui adore les friches et les murs en ruine. Il partage l’espace avec le chardon noircissant, qui déploie sa belle fleur rose pourpre. Avec un peu de chance, on peut tomber sur un massif de la saponaire de Montpellier, qui recouvre le sol de ses fleurs roses. La plupart des fleurs de la garrigue résistent aux ardeurs de l’été. Elles refleurissent souvent avec les pluies d’automne, qui leur donnent une seconde jeunesse.