Jours de fête à Liré, Maine-et-Loire

FETE DES BATTAGES « COMME DANS L’TEMPS »

Tous les ans en août, la fête « Comme dans l'temps » présente la vie à Liré de 1900 à 1950 et elle réunit environ 10 000 personnes. Peu de gens connaissent Liré, porte de l’Anjou sur l’ancienne Bretagne, mais tous connaissent le nom de son enfant le plus prestigieux, Joachim du Bellay. Mais cette bourgade de 2 500 âmes, habillée de vignes et bercée par la Loire, a une autre histoire, celle de sa communauté villageoise. A l’heure où les traditions finissaient de mourir, il fallait en inventer une autre qui mette en scène, une fois par an, les savoir-faire, les gestes, les costumes, les métiers, les manières de vivre, de travailler, de s’amuser d’il y a seulement cinquante ou cent ans. C’est pourquoi depuis un quart de siècle, le dernier dimanche d’août, la fête annuelle de Liré est la mémoire vivante de l’ « ancien temps ». Cette fête est devenue un véritable ciment entre les populations ; elle prolonge une façon de vivre, d’entreprendre ensemble et le spectacle sera la vie du début du siècle jusqu’à l’après-guerre. Se succèdent, année après année, les charpentiers en tenue, pantalons à côtes et ceinture de flanelle serrée autour des reins, maniant la scie à quatre mains et la chèvre des scieurs de long… Les dames ne sont pas les dernières, les mamies fileuses reprenant de l’ouvrage comme à la veillée, d’autres s’occupant aux jattes et cuillères à beurre ou s’affairant au lavoir. En coulisse, les parents d’élèves assurent l’intendance, restaurant, crêtes et galettes, bars, pêche à la ligne, tombolas… et les boulangers préparent et cuisent le pain dans le four du Grand Plessis tandis que les pâtissiers débitent éclairs, choux et tartelettes par centaines et que Jojo Petiteau lance la fabrication des rillauds et que « Laverdure » produit grillées et beurrées, de simples tartines à grignoter comme jadis devant la cheminée. Le village « Comme dans l’temps » compte plus de 40 activités anciennes, corderies, ferrage des chevaux, poterie, tonnelier, menuisier, tailleur de vêtements ou de pierre… On peut y voir aussi le mulon de foin dans la vallée, les battages à l’ancienne, une collection de vieux tracteurs et matériels. Depuis 1993, le vent s’est tourné à l’Est et Liré reçoit une palette de groupes des pays de l’Est, puis du Nord et du Sud de l’Europe. Les visiteurs sont heureux et les nourritures paysannes, le babeurre de la baratte, le pain du four à bois, les rillauds… n’y sont pas pour rien ! (Documentation Ouvrage « Jours de fête à Liré Comme dans l’temps » de Dominique Martin)*

Reportage Outback Images – Photos Dominique Drouet, Nicolas Gontier