Or noir de l’Anjou,
LES ARDOISIERES DE TRELAZE
On trouve des ardoisières dans de nombreuses régions françaises mais c'est surtout le Nord-Ouest qui concentre le plus grand nombre de sites ardoisiers (Côtes d'Armor, Finistère, Morbihan, Mayenne mais surtout le Maine-et-Loire). Aux XVIIIe et XIXe siècles, les principales zones de production de l'ardoise se situent en Anjou. Au fil des siècles, Trélazé s'affirme comme le centre le plus important, pour la quantité comme pour la qualité. Le gisement Anjou-Mayenne fournit l'essentiel de la production française. Le maximum est atteint en 1905 avec 175 000 tonnes. La légende attribue la découverte de l'utilisation de l'ardoise comme matériau de couverture à l'évêque d'Angers, Licinius, en 592, devenu Saint-Lézin, patron des ardoisiers. Les premières ardoisières de Trélazé apparaissent en réalité aux XVe et XVIe siècles. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, l'ardoise de Trélazé prend tout son essor en devenant le matériau de couverture de référence sur l'ensemble des demeures royales et seigneuriales, comme les châteaux de la Loire, le château de Versailles, etc... Ainsi, pendant plus de 8 siècles, de nombreuses sociétés ardoisières se partagent "l'or noir" de l'Anjou, qui affleure sur le Bassin d'Angers, et notamment dans la ville de Trélazé. Malheureusement, à partir des années 1960, l'ardoise espagnole plus concurrentielle supplante peu à peu celle de Trélazé. En raison de l'épuisement du gisement et de l'augmentation des coûts de production, Imerys (propriétaire des Ardoisières d'Angers) annonce la fermeture des ardoisières le 25 novembre 2013. Elle sera effective le 29 mars 2014, laissant sur le carreau les 153 derniers salariés et mettant fin à plusieurs siècles d'extraction de la pierre ardoisière. Au plus fort de l'activité, après la Première Guerre mondiale, les Ardoisières d'Angers ont employé jusqu'à 3000 personnes. Le patrimoine industriel ardoisier à Trélazé est encore très visible de nos jours avec notamment 8 chevalements, parfois accompagnés de leur machine d'extraction. Le site fait l'objet de projets de valorisation, malheureusemeny dégradations et démolitions se poursuivent... Ouvert en 1983, le Musée de l’Ardoise de Trélazé retrace les 600 années d’extraction des ardoises qui ont marqué tant l’histoire que l’économie et le paysage. Une aire de démonstration du travail de la pierre propose notamment de découvrir un savoir-faire séculaire, les coutumes et la vie des ardoisiers. En partie réhabilité, l’ancien site ardoisier de Trélazé accueille désormais un grand parc de près de 100 hectares classé au patrimoine remarquable de l’Anjou. Cet espace naturel parsemé de chênes et de bouleaux se caractérise notamment par la couleur azur des vieux fonds (anciennes carrières à ciel ouvert remplies d’eau) auprès desquels ont été aménagés des aires de pique-nique, des sentiers pédestres et un sentier d’interprétation. Le tracé de La Loire à Vélo intègre d’ailleurs une partie des sentiers des ardoisières.
(Sources :Site de la ville de Trélazé sur les ardoisières et Wikipedia)
Reportage Outback Images – Photos Jean-Paul Gislard