Autrefois le sapin de Noël était installé dans les chaumières suite à la cueillette plus ou moins sauvage dans les forêts. L’augmentation de la demande et des exigences des consommateurs en matière d’esthétisme a fait que le sapin de Noël est aujourd’hui devenu une culture agricole à part entière dont les méthodes de production se rapprochent fortement de celles de la vigne ou des petits fruits comme le cassis.
La première étape d’une plantation d’arbres de Noël passe d’abord par le choix judicieux d’une parcelle qui réunit toutes les conditions nécessaires à une croissance optimale des arbres, c’est-à-dire une profondeur de sol suffisante, un sol pas trop compacté où l’eau ne stagne pas, où les conditions climatiques citées plus haut sont respectées. De ce fait, on choisira de préférence une plantation sur la face nord, souvent plus froide et humide et dont le sol contient plus de matières organiques. Le site sera toutefois à l’abri des dommages de gel et bénéficiera d’un microclimat particulier.
Le degré de préparation du site dépend des conditions de la parcelle à savoir s’il s’agit d’une ancienne forêt, de friches ou de prairies. La plantation à la machine requière une préparation du site plus intense que si la plantation s’effectue à la main. Dans la majeure partie des cas, la technique employée est celle de la plantation de plants repiqués. Les plants utilisés sont âgés de quatre ans. Ils doivent présenter les qualités des futurs arbres, on prendra donc des plants bien fournis, bien verts, pas trop grands, ni trop chétifs.
Souvent, outre le choix de la station, l’entretien va conditionner la réussite ou l’échec de la plantation. Le contrôle des mauvaises herbes est une des opérations les plus importantes pour obtenir des arbres de Noël de haute qualité. En effet, sans entretien, les jeunes sapins ne peuvent se développer correctement. Les mauvaises herbes « gainent » le jeune plant, le forçant à se développer en hauteur pour atteindre la lumière plutôt qu’en largeur, de plus cette végétation herbacée exerce une compétition vis à vis des jeunes arbres en terme d’accès aux éléments nutritifs.
La récolte s’effectue de la mi-novembre à la mi-décembre. Une fois le sapin coupé, le pied est formé à l’aide d’un gros taille-crayon activé par la prise de force d’un tracteur afin de l’amener à un diamètre de 50 mm. Il est ensuite enfiché dans un socle de bouleau fendu. Il est ensuite passé dans un cornet de métal galvanisé à l’intérieur duquel on le recouvre d’un filet qui plaque les branches vers le haut. Ce dispositif permet un gain de place et évite la casse des branches. Les sapins seront mis en palette et expédiés par camion vers les lieux de vente.
Peu d’espèces craignent les grands froids mais certains sont plus sensibles aux gelées tardives pouvant survenir jusqu’en mai, parfois juin, et ceci préférentiellement dans les fonds de vallées, les flancs de coteaux. Parmi les espèces sensibles, on peut citer le sapin pectiné et le sapin de Vancouver tandis que l’épicéa commun et le sapin de Nordmann sont plus résistants du fait d’un débourrement tardif.